Cholestérol, taux de fer, glycémie… l’analyse de sang reste l’examen le plus prescrit. En France, 70 % des décisions médicales sont prises à l’aide d’analyses de données biologiques. Mais Pourquoi une prise de sang ?

Faire partie de la norme

La décision médicale dépendra de celle de l’interprétation des analyses sanguines. Grâce aux valeurs de référence que les médecins jugent si les résultats d’analyses sont dans la norme ou non.

Pour établir ces valeurs de référence, des groupes d’experts effectuent des prises de sang sur des milliers de personnes qui sont considérées comme étant « en bonne santé », puis ils en tirent des valeurs dans lesquelles se retrouvent 95 % des individus. Ils considèrent alors qu’il s’agit de la « normalité ».Mais il existe une partie de la population qui est en bonne santé et qui ne se situe pas dans ces « normes», la notion de norme est à relativiser  dans les deux sens. Pour la même prise de sang, vous pouvez être  « normal » aux États-Unis et ne pas l’être en France.

Une prise de sang pourquoi ?

La prise de sang est prescrite à tout âge et dans de très nombreuses circonstances. Le médecin la demande lors d’un bilan de santé, d’un dépistage, dans le cadre d’un diagnostic, d’un suivi médical,  préalablement à une opération chirurgicale ou encore en urgence.

Mais la plus fréquente, c’est la NFS, appelée « hémogramme ». Examen de routine qui de détecte les troubles comme l’anémie, d’apprécier l’état nutritionnel et l’exposition à certains agents infectieux. La NFS n’est pas un bon indicateur de notre état de santé car il mesure de grands paramètres fonctionnels.

La NFS comprend le calcul du nombre de chaque population cellulaire, les globules blancs, les globules rouges et les plaquettes ainsi que le calcul d’autres paramètres comme leur morphologie ou leur volume.

Décrypter les résultats d’une NFS

Les globules rouges : Les globules rouges sont les cellules majoritaires dans le sang. L’hématocrite est un pourcentage qui rend compte de la partie de volume sanguin occupée par les globules rouges. Un nombre anormalement élevé de globules rouges peut être dû à la conséquence d’une déshydratation sévère, d’un trouble rénal ou d’une infection du système respiratoire ou cardiaque. Le plus fréquemment, le nombre de globules rouges augmente à cause d’une diminution de l’oxygénation des tissus. Un nombre de globules rouges inférieur aux normes est appelé « anémie».

Une anémie peut aussi être provoquée  par un déficit en vitamine B9 ou en vitamine B12, on parle  alors d’anémie mégaloblastique et la prise de sang met en évidence des globules rouges anormalement gros (Volume Globulaire Moyen, ou VGM, élevé). Mais il arrive aussi qu’une anémie se présente sans carence alimentaire. Dans ce cas, elle est la conséquence des anomalies métaboliques consécutives à une maladie auto-immune telle que l’arthrite rhumatoïde, une hémorragie, une anomalie osseuse, une maladie rénale chronique voire une destruction des cellules sanguines (hémolyse) souvent consécutive à la prise d’un médicament. Une hémopathie (cancer du sang tel que la leucémie), une maladie chronique doivent également être des pistes à considérer lorsque le nombre de globules rouges est inférieur à la norme.

L’hémoglobine est une protéine qu’on trouve dans les globules rouges et qui transporte l’oxygène. Les dosages informant sur la concentration et la quantité de l’hémoglobine sont appelés « concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine » (CCMH) et « teneur globulaire moyenne en hémoglobine » (TGMH) respectivement.

 

Les globules blancs : Les globules blancs, composés de plusieurs sous-populations, sont chargés de protéger le corps des micro-organismes étrangers, tels que les bactéries et les virus. La formule sanguine des globules blancs ou formule leucocytaire, détermine le pourcentage relatif des différentes sous-populations de globules blancs.

Lorsque les analyses indiquent un taux de globules blancs inférieur à la normale (leucopénie), cela peut indiquer la présence d’une maladie osseuse ou encore d’une infection du foie ou de la rate, un taux important de globules blancs (leucocytose) peut être le signe d’une maladie infectieuse, une maladie inflammatoire, un stress émotionnel ou physique important, ou encore de la présence de tissus endommagés.

Les plaquettes : Les plaquettes interviennent quant à elles dans la coagulation en comblant les brèches des vaisseaux sanguins altérés. Une augmentation du taux de plaquettes définit une hyperplaquettose (ou thrombocytose), anomalie souvent observée au cours de processus inflammatoires. Une baisse du taux de plaquettes (thrombopénie) traduit un risque hémorragique.

En clair la NFS est une prise de sang courante et dans l’ensemble peu informative à elle seule. Même pour une simple anémie, elle doit être complétée par d’autres  dosages. Par ailleurs, ce seul examen ne donne aucune information sur un risque de maladies chroniques, il ne renseigne pas sur l’état de santé de vos artères, de vos nerfs ou de votre cerveau.

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