Faut-il faire le test ?

Depuis quelques années, des laboratoires ont introduit des tests qui mesurent la présence de certains anticorps pour déterminer si vous êtes «intolérant» à tel ou tel aliment. Ces «intolérances» sont un terme qui désigne en fait des hypersensibilités alimentaires non-allergiques. Pour comprendre le principe de ces tests, une petite explication sur les allergies et les anticorps.

Le système immunitaire nous défend contre les micro-organismes (virus, champignons, parasites, bactéries). L’intrusion dans l’organisme d’une molécule étrangère, qu’on appelle antigène, déclenche la fabrication de protéines qui se lie à l’antigène à l’origine de leur synthèse. On les appelle des anticorps. Les anticorps ont pour mission de reconnaître les intrus et les détruire. Le système immunitaire conserve la mémoire des antigènes; s’ils réapparaissent, les anticorps les reconnaissent et les éliminent. Les lymphocytes B produisent des anticorps appelés immunoglobulines, qui sont divisées en 5 classes (IgA, IgG, IgM, IgD et IgE). Chaque classe d’anticorps a une structure unique et remplit une fonction spécifique. Par exemple, IgG veut dire immunoglobuline G ou anticorps G. Chaque classe comprend des milliers d’anticorps différents correspondant chacun aux divers micro-organismes, aliments et produits chimiques rencontrés par l’organisme.

Les allergies alimentaires sont des réactions disproportionnées du système immunitaire à des protéines de l’alimentation, qu’il considère comme des intrus. La réaction allergique est toujours d’ordre immunologique contrairement à ce qui se passe pour les intolérances alimentaires. Dans la plupart des cas, l’allergie est une réaction qui fait intervenir  des IgE. L’interaction entre les allergènes de l’aliment et les IgE provoque la libération de médiateurs de l’inflammation comme l’histamine et les leucotriènes, ce    qui entraîne des symptômes connus des allergiques : rougeurs, démangeaisons, difficultés respiratoire.

Les réactions non-IgE peuvent provoquer des réactions localisées comme : l’eczéma, ou généralisées comme des diarrhées.

Le principe derrière les tests qui promettent de dépister des « intolérances alimentaires», est que certaines classes d’IgG ont été associées à des mécanismes biologiques que l’on retrouve dans l’allergie vraie.

Pour le moment les tests à IgG ne sont pas fiables. Très souvent, ils conduisent à éliminer de nombreux aliments du  régime. Outre la difficulté qu’il y a à composer des repas sans une trentaine ou une quarantaine d’aliments courants, il faut prendre en considération les déficits nutritionnels que ce type de régime d’éviction élargie peut entraîner.

Traitement sous micro-organismes vivants, est-ce une solution ?

Les probiotiques Ce sont de « bonnes » bactéries. On en trouve dans tous les aliments fermentés comme les yaourts, la choucroute ; ils existent aussi sous forme de compléments alimentaires, intéressantes dans les colites, les diarrhées dues aux antibiotiques, les maladies intestinales inflammatoires et le SII. On pense qu’ils ont un effet bénéfique sur la muqueuse intestinale parce que ces bactéries s’opposent à la croissance et à la prolifération de bactéries pathogènes, qu’elles renforcent la barrière intestinale et qu’elles stimulent l’immunité. Hélas, on manque d’études scientifiques de bonne qualité. En plus, il existe des dizaines de souches différentes, et très peu ont été correctement testées.

Les résultats des études sur les probiotiques sont prometteurs mais pas complètement convaincants. Les souches les plus fréquemment employées étaient des lactobacilles, des bifidobactéries et des       streptocoques. La souche Bifidobacterium infantis apparaît bénéfique lorsqu’on considère l’ensemble des symptômes, Seule ou en association avec d’autres souches. D’une manière générale les bifidobactéries seraient plus intéressantes que les lactobacilles.